En qualité de professionnels du bien-être, vous allez être exposés aux émotions et au stress des consultants. Dans cet article, je vous propose de découvrir les effets de cette exposition au stress. Je répondrai à ces 3 questions : Comment peut-on ressentir le stress et les émotions de l’autre ? Pourquoi ressentons-nous le stress des autres ? Comment y remédier ?
Bonne lecture !
Comment peut-on ressentir le stress et les émotions des autres ?
La contagion émotionnelle
La contagion émotionnelle est le transfert d’une émotion d’une personne à une autre. Ainsi, quand 2 personnes se rencontrent, elles synchronisent leurs émotions très rapidement.
De plus, ce phénomène est accentué par l’empathie : plus la personne est empathique, plus elle va ressentir les émotions et le stress de l’autre.
Comment cela se manifeste-t-il au niveau professionnel? Lorsqu’une personne arrive dans votre cabinet, vous allez synchroniser vos émotions avec les siennes durant la durée du rendez-vous. Puis, vous allez recommencer avec la suivante…et ainsi de suite.
La fatigue de compassion
La fatigue de compassion est une forme d’épuisement. Elle est due à une exposition répétée à la souffrance de l’autre.
Dans sa pratique quotidienne, le professionnel va ressentir les émotions et la souffrance de l’autre via la contagion émotionnelle. Peu à peu, il peut développer une hypersensibilité à cette souffrance et se sentir démesurément touché par le récit de l’autre. C’est la fatigue de compassion qui s’installe.
Elle se manifeste par une grande lassitude, un désengagement émotionnel et une remise en question de la vocation.
Le stress vicariant
Le stress vicariant est un stress qui se développe quand le professionnel est confronté à des récits traumatiques.
Lorsqu’un consultant fait le récit détaillé de son histoire, il partage des images et des sensations. Il communique sa souffrance. Le praticien accueille cette histoire et il peut en ressentir les effets par mimétisme avec le consultant.
Si les récits sont traumatiques et récurrents, ils peuvent impacter le professionnel. Ce dernier peut alors, développer les mêmes symptômes que la personne accompagnée : état de stress, anxiété, hypervigilance…
Pourquoi peut-on ressentir le stress et les émotions des autres ?
Les neurones miroirs en action
Avez-vous déjà entendu parler des neurones miroirs ? Ils sont aussi appelés les neurones de l’empathie. Ce sont des capteurs émotionnels. Ils ont pour fonction de nous faire ressentir ce que l’autre ressent. Grâce aux neurones miroirs, nous vivons l’action ou l’émotion de l’autre comme si c’était la notre. Ainsi, nous comprenons un peu mieux la personne que nous avons en face de nous.
Vous l’aurez compris, le phénomène de contagion émotionnelle s’effectue via les neurones miroirs, tout comme l’empathie et la compassion.
Lors d’un accompagnement professionnel, ces neurones se mettent en résonance avec la personne accompagnée. Si elle souffre, vous ressentez de la souffrance. Ce n’est pas la votre, mais vous la ressentez pour comprendre ce qui se passe chez l’autre.
Voici un autre élément important concernant les neurones miroirs : plus vous appréciez la personne, plus les neurones miroirs vont s’activer. Dans certains cas, il est même difficile de faire la part des choses entre nos émotions et celles des autres. Ce phénomène s’observe souvent dans les couples. Les deux amoureux sont tellement proches que l’émotion de l’un devient l’émotion de l’autre. Cela se produit aussi entre un parent et son enfant.
Dans la relation professionnelle, les neurones miroirs sont actifs. L’intensité de la contagion émotionnelle va dépendre du degré de proximité entre le praticien et son consultant. Il est donc essentiel de garder une distance avec la personne accompagnée pour se préserver et conserver un accompagnement de qualité.
L’incapacité à se préserver
Un autre phénomène peut favoriser l’installation du stress et la contagion émotionnelle : l’incapacité à se préserver !
Les professionnels de l’accompagnement ne choisissent pas ce métier par hasard. L’écoute et la bienveillance sont primordiales pour ces professions. Ce sont souvent des personnes empathiques et attentives aux autres. Elles sont tournées vers l’humain.
Ce sont aussi des personnes qui ont tendance à s’oublier et à ne pas se préserver. Elles sont dédiées aux autres et elles oublient de prendre soin d’elles.
Vous vous reconnaissez dans cette description ? Si la réponse est oui, il est essentiel de vous autoriser à garder du temps pour vous préserver. En effet, il très difficile de prendre du recul quand nous sommes fatigués ou dans un état d’esprit négatif. Nous risquons de nous sentir plus proche de la souffrance de l’autre.
Et que se passe-t-il quand nous nous sentons plus proche des autres ? Nous activons plus de neurones miroirs ! Nous allons donc accueillir les émotions de l’autre de plein fouet. A terme, nous serons plus réceptifs au stress d’autrui.
Comment pouvons-nous y remédier ?
Détectez votre stress
Une des clé pour devenir un professionnel serein est d’apprendre à détecter son stress. A chaque fin de journée, vous pouvez vous poser la question «Comment est ce que je me sens» ?
L’idée est de vérifier son état interne. Vous vous mettez à votre écoute pour faire le tri dans vos sensation et vos émotions. Est-ce juste de la fatigue liée à une journée bien remplie ou y-a-t-il autre chose ?
Plus vous avez une perception fine de ce qui se passe à l’intérieur de vous, plus vous pouvez mettre en place des techniques anti- stress efficaces.
L’objectif est de reconnaître très tôt les premiers signes de stress. Ainsi, vous pourrez mettre en place des actions pour vous sentir mieux rapidement. Vous pourrez ajuster vos plannings en laissant des temps de récupération. Vous vous accorderez des activités positives pour recharger vos batteries. Vous apprendrez à chasser les tensions et à éviter l’accumulation.
Les signes précurseurs de la fatigue de compassion et du stress vicariant sont les suivants : l’apparition répétée d’émotions désagréables (agacement, doute, colère, peur, tristesse….), la perte de l’estime de soi et l’apparition d’une hypervigilance. Votre vision du monde peut devenir de plus en plus négative. Vous développez des réactions d’évitement et de repli. Le contraire est aussi possible : vous vous surinvestissez auprès de vos consultants. Vous n’arrivez plus à prendre du recul et à lâcher prise.
Apprenez à vous connaître
Vous pouvez explorer votre histoire personnelle pour prendre conscience des récits qui vont résonner avec votre propre vécu. Ainsi, vous découvrirez les sujets qui vous impactent le plus et vous serez mieux préparer à les supporter.
Vous pouvez aussi vous questionner sur vos motivations pour l’accompagnement. Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? Quel besoin cherchez-vous à combler avec cette profession ? L’idée est de savoir à quel moment vous pouvez manquer de recul ou quel récit peut vous impacter un peu trop.
Si vous constatez que vous n’arrivez pas à réguler vos émotions face à certains récits, ne vous acharnez pas : passez le relais à un confrère qui sera moins impacté ! L’orientation vers un confrère est souvent vécu comme un échec mais en réalité, c’est une preuve de professionnalisme.
Augmenter le positif
Une des stratégies anti-stress consiste à augmenter le positif dans votre vie.
Dans votre pratique professionnelle, vous serez confrontés à la souffrance d’autrui. Donc, il est essentiel de vous en éloigner autant que possible dans votre quotidien personnel. Exit les grognons, les sur-stimulations, les lectures anxiogènes et les situations trop stressantes ! Le but est d’apporter un équilibre pour maintenir un état d’esprit positif.
Dans votre sphère privée, vous pouvez accentuer tout ce qui vous fait du bien : danser, rigoler, s’amuser. Votre objectif est d’augmenter votre exposition à ce que la nature humaine a de plus joyeux et de plus beau. Remplissez-vous de positif !
Vous pouvez rechercher la compagnie de personnes avec qui vous rigolez. Un fou rire est un excellent moyen de chasser les tensions.
Vous pouvez vous faire des playlists de musiques qui vous apportent des émotions agréables : une playlist « joie », une autre « sérénité », une « énergie » ou encore « amusement » . Faites le test, quelle émotion désagréable résiste à une chanson qui vous donne la pêche ?
Le sport peut vous permettre de vous défouler. Un bon livre au coin du feu ou une grande promenade dans la nature vous ressourceront. La cohérence cardiaque régulera votre stress. Et bien sûr, préservez votre sommeil et votre alimentation.
Pratiquer la sophrologie
Vous pouvez aussi essayer la sophrologie. Cette pratique a pour but d’apporter du calme et du bien-être au quotidien. Elle favorise l’écoute de vos sensations et de vos émotions pour prendre conscience de ce qui est bon pour vous.
La sophrologie recherche l’harmonie du corps, du mental et du cœur. Elle vous aide à poser des actions en accord avec ce que vous êtes, ce que vous ressentez et ce que vous voulez réellement.
Elle aide aussi à chasser les tensions, à apporter de la sérénité et à renforcer le positif.
C’est une très bonne pratique anti-stress et elle est accessible à tous.
En bref, plus vous prendrez soin de vous et plus vous serez un professionnel épanoui et serein !
© Julie Douet
Gestion du stress Sophrologie – Relaxation
Bellevigny et La Boissière de Montaigu (85) En présentiel et en visioconférence
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